Grève des petits trolls dans la caverne, depuis 10 mois. Bref, voilà t-y pas que je dois les payer, maintenant, pour qu'ils dessinent à nouveau des petits Mickey sur les parois en cellulose de notre citadelle sous-terraine. Bon, je les paies en promesses ; donc, ça reste une demande raisonnable (lol !)
Nouveau projet (le deuxième), pour un journal local, pour fêter dignement Noël qui arrive. Une ville engloutie, maudite par 3 sorcières/fées, qui réapparait au grand jour le jour de Noël ; une jeune fille qui suit un rêve ; un poisson volant géant...



Histoire : 

La ville qui n'avait jamais existé :


A une époque, pas si lointaine, où magie, sorcellerie et anciennes croyances s'éclipsaient lentement face aux Lumières, la petite ville d'Yssac s’éveillait péniblement à la modernité. Après avoir chassé Dieu, l'humanité reprenait à son compte son trône céleste. Sous un Ciel désormais vide, l'Homme se prit pour Dieu, modelant la Terre à son image. Mais il était difficile d'être Dieu.
Perchée sur un imposant promontoire granitique bordant les rives de la Diège, en haute Corrèze ; la ville industrielle d'Yssac prospérait de manière exponentielle, sous l'impulsion d'une élite marchande et financière. La cité s’étendait comme un colossal blob de bitume, de verre et d'acier, débordant sur sa périphérie rurale et effaçant, doucement, ce qu'il restait d'une vieille forêt primaire qui constituait encore son horizon... 
Plus vite Yssac produisait des richesses et plus vite elle se développait. Mais plus vite ses besoins devenaient importants, épuisant rapidement ses ressources naturelles pour les rejeter en une mer de déchets toxiques. Un poison qui, progressivement, enlaça la ville et ses environs dans une étreinte de mort lente, invisible et insidieuse. Yssac, était devenue un monstre d'hédonisme et de nihilisme qui dévorait à petit feu jusqu'à ses propres enfants…
Pressentant le malheur arriver, une force plus ancienne que l'univers lui-même s’apprêtait à se lever : dans la morte forêt hivernale, enroulée dans son grand linceul de givre blanc, la défunte magie s'éveillait doucement d'un long sommeil sans rêves. Un bastion se constituait à l’abri des épicéas et des hêtres...
Elles étaient trois sœurs, trois sorcières. Ou trois fées.. l'histoire n'est pas très claire à ce sujet. Belles et blanches comme la lune, froides et durs comme l'acier. Dépositaires des anciennes croyances mâtinées de christianisme primordial, elles étaient le reliquat d'un monde où cohabitaient encore les hommes, les esprits des sources et des rivières, les vouivres et les nymphes...
Des légions d'ours, de sangliers, de cerfs, de loups, de serpents, de corbeaux, de chênes, d'ormes, de ronciers épais, d'insectes... animées d'un même souffle et dans un même élan, se liguaient.
D’abord magnanimes, les trois sœurs n’assiégèrent pas Yssac, espérant contenir son expansion et coexister avec elle.
Mais Yssac, empêchée de croître à l'infini et donc condamnée à voir son mode de vie s'effondrer, ne l'entendait pas de cette oreille. Ville riche, puissante et ingénieuse, elle se battrait pour son modèle de développement, pour sa liberté d'entreprendre, pour ses valeurs.
La guerre dura 10 hivers et, alors que les forces de la machine et du progrès l'emportaient enfin, brûlant, dévastant et massacrant toute chose naturelle et surnaturelle, les trois sœurs unirent leurs dernières forces dans un acte désespéré pour lancer un ultime et terrible sort : « Qu'Yssac n'ait jamais été et qu'elle ne soit jamais ; excepté au jour très saint de Noël, où possibilité lui sera donnée de se racheter aux yeux d'une âme pure, annulant ainsi cette malédiction. »
Ces mots prononcés, une colonne de lumière s’abattit sur la ville depuis le ciel et ce fut comme un deuxième soleil qui avait éclot sur Terre. En un instant tout était blanc, le paysage ondula lentement, le sol trembla et s'ouvrit sous la cité qui glissa vers la Diège et s'y enfonça doucement. Ses habitants, paniqués et horrifiés prièrent tous les dieux. Mais ce ne sont ni la mort, ni les enfers qui selleraient leur sort : leur terminus se situait 300 mètres sous la Diège, dans les boyaux insondables, sombres et humides de la Terre.
Il ne fallut que quelques jours à la rivière pour remplir le gouffre, que la terre cicatrisa 
en quelques heures. Yssac l'industrieuse était devenue une ville sous cloche, prisonnière d'un écrin de calcaire.
Ses habitants ne moururent pas noyés. Dans Yssac, le temps s'était figé : nul besoin de respirer, de manger et de rêver. Les miracles de la magie blanche... ou noire, qui sait ?
Depuis, chaque 25 décembre, aux douze coups de minuit et jusqu'aux suivants, en plein milieu de la Diège, la ville se réveillait et apparaissait à l'air libre ; mais pas au grand jour, car elle demeurait invisible aux yeux des étrangers.
A chaque Noël, l'espoir renaissait dans le cœur des yssaquois qui tentaient de rallumer la petite fée électricité, de relancer les vieilles machines rugissantes et de produire à nouveau, dans l'attente d'une solution, d'un miracle, d'un sauveur. Oui, Yssac renaîtrait, fière et dominante et brillerait à nouveau sous le soleil. Tout y serait comme avant et bien mieux encore.
Mais, à chaque fois c'était la même désillusion ; un étranger venait, échouait et puis repartait bredouille… et amnésique.

Noël dernier à l'aube, alors qu'une brume spectrale transformait les vallons de Gratte-Bruyère en archipels, Léna arpentait déjà les lieux. La jeune fille s'était levée tôt pour aller pêcher ; guidée par un rêve. Cette nuit, entre le sommeil et de l'éveil, un gigantesque poisson doré l'avait rejointe dans l'entre-deux-mondes. L’animal nageait élégamment au-dessus du sol, au milieu d'une vaste prairie bleue et ondulante.
Il s'était approché et l'avait saluée et, avec tout le naturel qui sied aux rêves, elle lui avait rendu son salut. Ils firent les présentations et l'animal affirma ne pas avoir de nom ; personne ne lui en avait jamais donné, car il n'était qu'un poisson. « Félix ; Félix le poisson, ça t'irait très bien », s’était exclamé Léna. Ce nom lui plut et la fillette lui demanda ce qu'il faisait si loin de la mer.
- « Je ne suis pas un poisson de mer, ni un poisson d'eau douce ; je suis un poisson de l’éther. Je voyage de mondes en mondes. Dans le ciel, sur terre, ou dans la mer, je vis ma vie de poisson. Mais, aujourd'hui, je suis là pour toi. Viens me pécher demain là où se rejoignent la Dordogne et la Diège ; mange-moi et nous serons amis pour toujours.» 
En un éclair, Léna se réveilla dans son lit douillet. Le rêve était si réel que Léna s’élança aussitôt vers la forêt, vers le point où Dordogne et Diège ne font qu'un, lorsqu'un éclat de lumière vint l'aveugler. Un flot d'images sombres défila dans sa tête : fumées noires et collantes, décharges purulentes, foules grouillantes, tristes et pressées… 3 soleils, des animaux et des arbres en marche, une guerre, une ville aspirée par la Diège, Noël.
Elle se dirigea vers la source lumineuse : un petit éclat de soleil qui dansait sur la berge. Là, en partie enfoui sous le sable, il y avait quelque chose qui irradiait. Léna se pencha pour saisir l'objet. C'était un leurre doré, flanqué d'un hameçon. Un poisson pour de faux. Léna nettoya méticuleusement son petit trésor dans l'eau de la rivière et l'essuya avec son mouchoir ; puis elle le lustra pour le faire tout beau.
« Mange moi », se remémora-t-elle. Fallait-il donc qu'elle avale ce leurre ? Elle tenta d'en croquer une bouchée. L'objet était dur, immangeable et trop gros et puis il y avait l'hameçon. Oui, c'était peut-être ça le signe : attacher l'appât à son bas de ligne et pêcher un gros poisson. Chose dite, chose faite ; Léna lança sa ligne dans la Diège et, aussitôt, l’appât prit vie, se mit à nager et commença à lui échapper, avant d'aller s'échouer en amont, au centre d'une belle encyclie.
Lorsque l'eau redevint calme et cessa ses petits ronds, le reflet d'un immense promontoire blanc, hérissé de constructions, apparut dans la Diège. Léna leva les yeux. Elle était là, dans toute sa magnificence, au centre d'un grand lac, le cratère qu'elle avait creusé en surgissant : Yssac revenue d'outre-monde ; telle qu'elle était il y a près d'un siècle. « Mais, qu'est-ce-que c'est que ce machin ? C'était pas là avant », se dit-elle.
« Attend moi, petit poisson. » Celui-ci, impatient, lévitait maintenant à quelques centimètres du sol et commençait à tirer en direction d'une petite embarcation, amarrée à deux mètres de là. Léna saisit son petit canif, coupa net le bas de ligne et c'est tirée par un poisson volant en laisse qu'elle embarqua pour Yssac. 
Sur les côtes de la ville, elle croisa des gens affairés à nettoyer les lieux, ramasser des algues, pêcher. Mais nul ne semblait percevoir sa présence. Tous portaient des chaussures, ou des sabots de plomb et encombraient leurs poches de lourds cailloux.
Plus loin, dans la couronne périurbaine qui encerclait l'ancienne ville, les bâtiments se révélaient imposants : usines, ateliers, petits immeubles… Des enfants jouaient, ou travaillaient. On commençait enfin à la dévisager, de loin.
Au sommet d'Yssac, derrière un épais mur fortifié, se prélassait la cité vieille. Y cohabitaient petits commerces, boutiques… La foule y était dense, grise et terne. Vêtue de rouge et de vert, Léna offrait une contradiction frappante. Des gens se retournaient maintenant sur elle, s'approchaient même, parfois et tentaient d'engager une conversation. On lui demandait ce que devenait le monde, qui était président, si un tel était mort, de passer le bonjour à tel autre… Le courage des uns provoquant celui des autres, on finit par se masser autour d'elle. Certains pleuraient, criaient, ou suppliaient. La police n'eut d'autre choix que d'intervenir et de l'escorter, 100 mètres plus loin, jusqu'au vieux porche où l’attendait un petit comité de membres de l'élite locale. L'ambiance était solennelle. Une religieuse pris la parole, au nom de tous ; expliquant qu'Yssac, avait été injustement condamnée à l'oubli et bannie pour avoir choisi la voie du progrès, par 3 sorcières qui l'avaient trompée et condamnée à disparaître pour revenir, au jour de Noël, quémander miséricorde. Que les 3 harpies l'attendaient dans l'église et ne lui feraient pas de mal.
« Mais, j'suis qu'une enfant... j'fais pas le poids contre 3 sorcières », leur répondit Léna. Mais, l'assistance pointa fermement du doigt le lieu de culte, dressé un peu plus haut. Le cœur lourd, Léna traversa le petit cimetière qui menait à l'édifice. Tiens ! Les morts sont au-dessus des vivants, ici ; se dit-elle. Arrivé sur le parvis, le petit poisson d'or tomba lourdement au sol, raide et inanimé. La fillette se précipita, mais l'animal était redevenu un simple leurre. Elle le rangea donc dans sa poche et poussa les portes de la bâtisse qui semblait vide ; quand une voix, paraissant venir du Chœur, résonna : « Bienvenue à toi gamine ! »
Léna, surprise, se retourna et demanda si elle avait affaire à l'une des 3 sorcières. Un énorme rire éclata, suivit d'une réplique teintée d'ironie : « Des sorcières ? C'est un point de vue comme un autre. Nous ne sommes pas les 3 sœurs ; elles sont mortes ! ».
Sortant d'un coin sombre, Félix lévitait là, à quelques pas ; son poisson doré existait pour de vrai. Elle se jeta sur lui et l’enlaça. Les 3 sœurs étaient mortes d'épuisement, en se battant contre Yssac et Félix se faisait passer pour elles, à travers leurs voix, depuis. Il était là pour remettre en état ce qui avait été cassé, retisser les liens avec l'antre-mondes, mettre un terme à la folie d'Yssac et sauver le monde. Soit la cité demeurait endormie, comme si elle n'avait jamais existé et donc rien ne changeait, soit elle reprenait sa place en ce monde, comme si elle avait toujours été là et tout prenait alors un tournant très différent. Ceux qui auraient dû vivre ne naîtraient pas – dont Léna - et ceux qui n'étaient pas nés vivraient.
Seulement, Félix n'avait pas d'enveloppe physique à proprement parler et n'était qu'énergie ; sa magie avait donc besoin d'un corps - celui de Léna -, pour s'incarner durablement ici-bas. Mais, pour cela, il fallait qu'il meure et que la personne qui devait accueillir ses pouvoirs le mange.
Léna était dépassée ; pourquoi et pourquoi elle ?
Ceux qui étaient passés avant elle ne l'avaient pas pu, car ils n'avaient ni la conviction, ni la compassion, ni l'amour nécessaires. Ils voulaient le faire pour réussir là où les autres avaient échoué. Juste par manque d'humilité.
Félix demanda à Léna de saisir le couteau, sur l'autel et de le lui ficher en plein en cœur, que cela ne lui ferait pas mal. La fillette saisit la lame et serra son manche très fort dans ses deux poings. Le poisson se coucha sur de l'autel. La fillette tremblait de tout son être, pleurant toutes les larmes de son corps. Elle cria. Et puis tout ne fut plus que silence. La foule se rapprochait, prudente. A travers l’entrebâillement de la porte de l'église, on pouvait deviner une silhouette féminine à quatre pattes, comme un animal, s'échinant sur quelque chose de mort ; une jeune femme pâle, à la crinière blanche immaculée, vêtue de blanc et d'or. Celle-ci les dévisageait depuis la semi-pénombre.
« C'est une des 3 ; elle a tué la gamine », cria une vieille. La foule eut un mouvement de recul ; il y eut des cris. « Tuons-là », hurla une jeune servante. La foule fit mine d'avancer, furieuse. « Qui êtes-vous ? », lança un forgeron trapu qui s'était mis de lui-même en avant.
« Nous sommes Léna et nous avons tué les trois sœurs », cria la fillette qui semblait un peu plus âgée. Les gens se regardèrent, surpris. Et puis se furent des cris de joie, des danses, des accolades. La bête était morte.
« Arrêtez », leur intima Léna, qui se tenait maintenant face à eux, lévitant sous la nef, nimbée de lumière et tachée de sang. « Arrêtez ». Et, comme pour accompagner son ordre, une tempête rua dans l'enceinte, refoulant la masse humaine vers l'extérieur. Les portes claquèrent. Léna flottait au-dessus de la multitude.
« Nous n'avons pas le temps de vous expliquer » Le rideau de la nuit tombait déjà sur la vallée de la Dordogne. « Nous allons ramener Yssac à la vie ; mais pas ici. Yssac trônera à nouveau sous le soleil de Dieu et pour toujours ; mais elle devra changer. »
Léna, accrochée à la grosse croix de pierre qui coiffait le clocher, tend
ait son petit vif d'or vers le ciel et y fit éclore une grosse étoile.
Le paysage ondula, la terre trembla et Yssac et son promontoire rocheux s'arrachèrent péniblement au sol de France pour s'élever, doucement et lourdement, vers les cieux. Elle survola, un moment, les paysages limousins. Puis elle prit de l'altitude et de la vitesse. Depuis le sol, on entendait Léna hurler sa joie.
Certains dirent, plus tard, qu'ils avaient aperçu, la nuit du 25 au 26 décembre, au-dessus de Chaveroche et d'Eybrail, une drôle d'étoile filante ; une étoile filant à rebours, vers des cieux dégagés et calmes.
Il ne fallut que quelques jours à la rivière pour remplir le gouffre, que la terre cicatrisa en quelques heures. Yssac l'industrieuse était devenue une ville sous cloche, prisonnière d'un écrin de calcaire.
Ses habitants ne moururent pas noyés. Dans Yssac, le temps s'était figé : nul besoin de respirer, de manger et de rêver. Les miracles de la magie blanche... ou noire, qui sait ?
Depuis, chaque 25 décembre, aux douze coups de minuit et jusqu'aux suivants, en plein milieu de la Diège, la ville se réveillait et apparaissait à l'air libre ; mais pas au grand jour, car elle demeurait invisible aux yeux des étrangers.
A chaque Noël, l'espoir renaissait dans le cœur des yssaquois qui tentaient de rallumer la petite fée électricité, de relancer les vieilles machines rugissantes et de produire à nouveau, dans l'attente d'une solution, d'un miracle, d'un sauveur. Oui, Yssac renaîtrait, fière et dominante et brillerait à nouveau sous le soleil. Tout y serait comme avant et bien mieux encore.
Mais, à chaque fois c'était la même désillusion ; un étranger venait, échouait et puis repartait bredouille… et amnésique.

Noël dernier à l'aube, alors qu'une brume spectrale transformait les vallons de Gratte-Bruyère en archipels, Léna arpentait déjà les lieux. La jeune fille s'était levée tôt pour aller pêcher ; guidée par un rêve. Cette nuit, entre le sommeil et de l'éveil, un gigantesque poisson doré l'avait rejointe dans l'entre-deux-mondes. L’animal nageait élégamment au-dessus du sol, au milieu d'une vaste prairie bleue et ondulante.
Il s'était approché et l'avait saluée et, avec tout le naturel qui sied aux rêves, elle lui avait rendu son salut. Ils firent les présentations et l'animal affirma ne pas avoir de nom ; personne ne lui en avait jamais donné, car il n'était qu'un poisson. « Félix ; Félix le poisson, ça t'irait très bien », s’était exclamé Léna. Ce nom lui plut et la fillette lui demanda ce qu'il faisait si loin de la mer.
- « Je ne suis pas un poisson de mer, ni un poisson d'eau douce ; je suis un poisson de l’éther. Je voyage de mondes en mondes. Dans le ciel, sur terre, ou dans la mer, je vis ma vie de poisson. Mais, aujourd'hui, je suis là pour toi. Viens me pécher demain là où se rejoignent la Dordogne et la Diège ; mange-moi et nous serons amis pour toujours.» 
En un éclair, Léna se réveilla dans son lit douillet. Le rêve était si réel que Léna s’élança aussitôt vers la forêt, vers le point où Dordogne et Diège ne font qu'un, lorsqu'un éclat de lumière vint l'aveugler. Un flot d'images sombres défila dans sa tête : fumées noires et collantes, décharges purulentes, foules grouillantes, tristes et pressées… 3 soleils, des animaux et des arbres en marche, une guerre, une ville aspirée par la Diège, Noël.
Elle se dirigea vers la source lumineuse : un petit éclat de soleil qui dansait sur la berge. Là, en partie enfoui sous le sable, il y avait quelque chose qui irradiait. Léna se pencha pour saisir l'objet. C'était un leurre doré, flanqué d'un hameçon. Un poisson pour de faux. Léna nettoya méticuleusement son petit trésor dans l'eau de la rivière et l'essuya avec son mouchoir ; puis elle le lustra pour le faire tout beau.
« Mange moi », se remémora-t-elle. Fallait-il donc qu'elle avale ce leurre ? Elle tenta d'en croquer une bouchée. L'objet était dur, immangeable et trop gros et puis il y avait l'hameçon. Oui, c'était peut-être ça le signe : attacher l'appât à son bas de ligne et pêcher un gros poisson. Chose dite, chose faite ; Léna lança sa ligne dans la Diège et, aussitôt, l’appât prit vie, se mit à nager et commença à lui échapper, avant d'aller s'échouer en amont, au centre d'une belle encyclie.
Lorsque l'eau redevint calme et cessa ses petits ronds, le reflet d'un immense promontoire blanc, hérissé de constructions, apparut dans la Diège. Léna leva les yeux. Elle était là, dans toute sa magnificence, au centre d'un grand lac, le cratère qu'elle avait creusé en surgissant : Yssac revenue d'outre-monde ; telle qu'elle était il y a près d'un siècle. « Mais, qu'est-ce-que c'est que ce machin ? C'était pas là avant », se dit-elle.
« Attend moi, petit poisson. » Celui-ci, impatient, lévitait maintenant à quelques centimètres du sol et commençait à tirer en direction d'une petite embarcation, amarrée à deux mètres de là. Léna saisit son petit canif, coupa net le bas de ligne et c'est tirée par un poisson volant en laisse qu'elle embarqua pour Yssac. 
Sur les côtes de la ville, elle croisa des gens affairés à nettoyer les lieux, ramasser des algues, pêcher. Mais nul ne semblait percevoir sa présence. Tous portaient des chaussures, ou des sabots de plomb et encombraient leurs poches de lourds cailloux.
Plus loin, dans la couronne périurbaine qui encerclait l'ancienne ville, les bâtiments se révélaient imposants : usines, ateliers, petits immeubles… Des enfants jouaient, ou travaillaient. On commençait enfin à la dévisager, de loin.
Au sommet d'Yssac, derrière un épais mur fortifié, se prélassait la cité vieille. Y cohabitaient petits commerces, boutiques… La foule y était dense, grise et terne. Vêtue de rouge et de vert, Léna offrait une contradiction frappante. Des gens se retournaient maintenant sur elle, s'approchaient même, parfois et tentaient d'engager une conversation. On lui demandait ce que devenait le monde, qui était président, si un tel était mort, de passer le bonjour à tel autre… Le courage des uns provoquant celui des autres, on finit par se masser autour d'elle. Certains pleuraient, criaient, ou suppliaient. La police n'eut d'autre choix que d'intervenir et de l'escorter, 100 mètres plus loin, jusqu'au vieux porche où l’attendait un petit comité de membres de l'élite locale. L'ambiance était solennelle. Une religieuse pris la parole, au nom de tous ; expliquant qu'Yssac, avait été injustement condamnée à l'oubli et bannie pour avoir choisi la voie du progrès, par 3 sorcières qui l'avaient trompée et condamnée à disparaître pour revenir, au jour de Noël, quémander miséricorde. Que les 3 harpies l'attendaient dans l'église et ne lui feraient pas de mal.
« Mais, j'suis qu'une enfant... j'fais pas le poids contre 3 sorcières », leur répondit Léna. Mais, l'assistance pointa fermement du doigt le lieu de culte, dressé un peu plus haut. Le cœur lourd, Léna traversa le petit cimetière qui menait à l'édifice. Tiens ! Les morts sont au-dessus des vivants, ici ; se dit-elle. Arrivé sur le parvis, le petit poisson d'or tomba lourdement au sol, raide et inanimé. La fillette se précipita, mais l'animal était redevenu un simple leurre. Elle le rangea donc dans sa poche et poussa les portes de la bâtisse qui semblait vide ; quand une voix, paraissant venir du Chœur, résonna : « Bienvenue à toi gamine ! »
Léna, surprise, se retourna et demanda si elle avait affaire à l'une des 3 sorcières. Un énorme rire éclata, suivit d'une réplique teintée d'ironie : « Des sorcières ? C'est un point de vue comme un autre. Nous ne sommes pas les 3 sœurs ; elles sont mortes ! ».
Sortant d'un coin sombre, Félix lévitait là, à quelques pas ; son poisson doré existait pour de vrai. Elle se jeta sur lui et l’enlaça. Les 3 sœurs étaient mortes d'épuisement, en se battant contre Yssac et Félix se faisait passer pour elles, à travers leurs voix, depuis. Il était là pour remettre en état ce qui avait été cassé, retisser les liens avec l'antre-mondes, mettre un terme à la folie d'Yssac et sauver le monde. Soit la cité demeurait endormie, comme si elle n'avait jamais existé et donc rien ne changeait, soit elle reprenait sa place en ce monde, comme si elle avait toujours été là et tout prenait alors un tournant très différent. Ceux qui auraient dû vivre ne naîtraient pas – dont Léna - et ceux qui n'étaient pas nés vivraient.
Seulement, Félix n'avait pas d'enveloppe physique à proprement parler et n'était qu'énergie ; sa magie avait donc besoin d'un corps - celui de Léna -, pour s'incarner durablement ici-bas. Mais, pour cela, il fallait qu'il meure et que la personne qui devait accueillir ses pouvoirs le mange.
Léna était dépassée ; pourquoi et pourquoi elle ?
Ceux qui étaient passés avant elle ne l'avaient pas pu, car ils n'avaient ni la conviction, ni la compassion, ni l'amour nécessaires. Ils voulaient le faire pour réussir là où les autres avaient échoué. Juste par manque d'humilité.
Félix demanda à Léna de saisir le couteau, sur l'autel et de le lui ficher en plein en cœur, que cela ne lui ferait pas mal. La fillette saisit la lame et serra son manche très fort dans ses deux poings. Le poisson se coucha sur de l'autel. La fillette tremblait de tout son être, pleurant toutes les larmes de son corps. Elle cria. Et puis tout ne fut plus que silence. La foule se rapprochait, prudente. A travers l’entrebâillement de la porte de l'église, on pouvait deviner une silhouette féminine à quatre pattes, comme un animal, s'échinant sur quelque chose de mort ; une jeune femme pâle, à la crinière blanche immaculée, vêtue de blanc et d'or. Celle-ci les dévisageait depuis la semi-pénombre.
« C'est une des 3 ; elle a tué la gamine », cria une vieille. La foule eut un mouvement de recul ; il y eut des cris. « Tuons-là », hurla une jeune servante. La foule fit mine d'avancer, furieuse. « Qui êtes-vous ? », lança un forgeron trapu qui s'était mis de lui-même en avant.
« Nous sommes Léna et nous avons tué les trois sœurs », cria la fillette qui semblait un peu plus âgée. Les gens se regardèrent, surpris. Et puis se furent des cris de joie, des danses, des accolades. La bête était morte.
« Arrêtez », leur intima Léna, qui se tenait maintenant face à eux, lévitant sous la nef, nimbée de lumière et tachée de sang. « Arrêtez ». Et, comme pour accompagner son ordre, une tempête rua dans l'enceinte, refoulant la masse humaine vers l'extérieur. Les portes claquèrent. Léna flottait au-dessus de la multitude.
« Nous n'avons pas le temps de vous expliquer » Le rideau de la nuit tombait déjà sur la vallée de la Dordogne. « Nous allons ramener Yssac à la vie ; mais pas ici. Yssac trônera à nouveau sous le soleil de Dieu et pour toujours ; mais elle devra changer. »
Léna, accrochée à la grosse croix de pierre qui coiffait le clocher, tend
Ses habitants ne moururent pas noyés. Dans Yssac, le temps s'était figé : nul besoin de respirer, de manger et de rêver. Les miracles de la magie blanche... ou noire, qui sait ?
Depuis, chaque 25 décembre, aux douze coups de minuit et jusqu'aux suivants, en plein milieu de la Diège, la ville se réveillait et apparaissait à l'air libre ; mais pas au grand jour, car elle demeurait invisible aux yeux des étrangers.
A chaque Noël, l'espoir renaissait dans le cœur des yssaquois qui tentaient de rallumer la petite fée électricité, de relancer les vieilles machines rugissantes et de produire à nouveau, dans l'attente d'une solution, d'un miracle, d'un sauveur. Oui, Yssac renaîtrait, fière et dominante et brillerait à nouveau sous le soleil. Tout y serait comme avant et bien mieux encore.
Mais, à chaque fois c'était la même désillusion ; un étranger venait, échouait et puis repartait bredouille… et amnésique.


Noël dernier à l'aube, alors qu'une brume spectrale transformait les vallons de Gratte-Bruyère en archipels, Léna arpentait déjà les lieux. La jeune fille s'était levée tôt pour aller pêcher ; guidée par un rêve. Cette nuit, entre le sommeil et de l'éveil, un gigantesque poisson doré l'avait rejointe dans l'entre-deux-mondes. L’animal nageait élégamment au-dessus du sol, au milieu d'une vaste prairie bleue et ondulante.
Il s'était approché et l'avait saluée et, avec tout le naturel qui sied aux rêves, elle lui avait rendu son salut. Ils firent les présentations et l'animal affirma ne pas avoir de nom ; personne ne lui en avait jamais donné, car il n'était qu'un poisson. « Félix ; Félix le poisson, ça t'irait très bien », s’était exclamé Léna. Ce nom lui plut et la fillette lui demanda ce qu'il faisait si loin de la mer.
- « Je ne suis pas un poisson de mer, ni un poisson d'eau douce ; je suis un poisson de l’éther. Je voyage de mondes en mondes. Dans le ciel, sur terre, ou dans la mer, je vis ma vie de poisson. Mais, aujourd'hui, je suis là pour toi. Viens me pécher demain là où se rejoignent la Dordogne et la Diège ; mange-moi et nous serons amis pour toujours.» 
En un éclair, Léna se réveilla dans son lit douillet. Le rêve était si réel que Léna s’élança aussitôt vers la forêt, vers le point où Dordogne et Diège ne font qu'un, lorsqu'un éclat de lumière vint l'aveugler. Un flot d'images sombres défila dans sa tête : fumées noires et collantes, décharges purulentes, foules grouillantes, tristes et pressées… 3 soleils, des animaux et des arbres en marche, une guerre, une ville aspirée par la Diège, Noël.
Elle se dirigea vers la source lumineuse : un petit éclat de soleil qui dansait sur la berge. Là, en partie enfoui sous le sable, il y avait quelque chose qui irradiait. Léna se pencha pour saisir l'objet. C'était un leurre doré, flanqué d'un hameçon. Un poisson pour de faux. Léna nettoya méticuleusement son petit trésor dans l'eau de la rivière et l'essuya avec son mouchoir ; puis elle le lustra pour le faire tout beau.
« Mange moi », se remémora-t-elle. Fallait-il donc qu'elle avale ce leurre ? Elle tenta d'en croquer une bouchée. L'objet était dur, immangeable et trop gros et puis il y avait l'hameçon. Oui, c'était peut-être ça le signe : attacher l'appât à son bas de ligne et pêcher un gros poisson. Chose dite, chose faite ; Léna lança sa ligne dans la Diège et, aussitôt, l’appât prit vie, se mit à nager et commença à lui échapper, avant d'aller s'échouer en amont, au centre d'une belle encyclie.
Lorsque l'eau redevint calme et cessa ses petits ronds, le reflet d'un immense promontoire blanc, hérissé de constructions, apparut dans la Diège. Léna leva les yeux. Elle était là, dans toute sa magnificence, au centre d'un grand lac, le cratère qu'elle avait creusé en surgissant : Yssac revenue d'outre-monde ; telle qu'elle était il y a près d'un siècle. « Mais, qu'est-ce-que c'est que ce machin ? C'était pas là avant », se dit-elle.
« Attend moi, petit poisson. » Celui-ci, impatient, lévitait maintenant à quelques centimètres du sol et commençait à tirer en direction d'une petite embarcation, amarrée à deux mètres de là. Léna saisit son petit canif, coupa net le bas de ligne et c'est tirée par un poisson volant en laisse qu'elle embarqua pour Yssac. 
Sur les côtes de la ville, elle croisa des gens affairés à nettoyer les lieux, ramasser des algues, pêcher. Mais nul ne semblait percevoir sa présence. Tous portaient des chaussures, ou des sabots de plomb et encombraient leurs poches de lourds cailloux.
Plus loin, dans la couronne périurbaine qui encerclait l'ancienne ville, les bâtiments se révélaient imposants : usines, ateliers, petits immeubles… Des enfants jouaient, ou travaillaient. On commençait enfin à la dévisager, de loin.
Au sommet d'Yssac, derrière un épais mur fortifié, se prélassait la cité vieille. Y cohabitaient petits commerces, boutiques… La foule y était dense, grise et terne. Vêtue de rouge et de vert, Léna offrait une contradiction frappante. Des gens se retournaient maintenant sur elle, s'approchaient même, parfois et tentaient d'engager une conversation. On lui demandait ce que devenait le monde, qui était président, si un tel était mort, de passer le bonjour à tel autre… Le courage des uns provoquant celui des autres, on finit par se masser autour d'elle. Certains pleuraient, criaient, ou suppliaient. La police n'eut d'autre choix que d'intervenir et de l'escorter, 100 mètres plus loin, jusqu'au vieux porche où l’attendait un petit comité de membres de l'élite locale. L'ambiance était solennelle. Une religieuse pris la parole, au nom de tous ; expliquant qu'Yssac, avait été injustement condamnée à l'oubli et bannie pour avoir choisi la voie du progrès, par 3 sorcières qui l'avaient trompée et condamnée à disparaître pour revenir, au jour de Noël, quémander miséricorde. Que les 3 harpies l'attendaient dans l'église et ne lui feraient pas de mal.
« Mais, j'suis qu'une enfant... j'fais pas le poids contre 3 sorcières », leur répondit Léna. Mais, l'assistance pointa fermement du doigt le lieu de culte, dressé un peu plus haut. Le cœur lourd, Léna traversa le petit cimetière qui menait à l'édifice. Tiens ! Les morts sont au-dessus des vivants, ici ; se dit-elle. Arrivé sur le parvis, le petit poisson d'or tomba lourdement au sol, raide et inanimé. La fillette se précipita, mais l'animal était redevenu un simple leurre. Elle le rangea donc dans sa poche et poussa les portes de la bâtisse qui semblait vide ; quand une voix, paraissant venir du Chœur, résonna : « Bienvenue à toi gamine ! »
Léna, surprise, se retourna et demanda si elle avait affaire à l'une des 3 sorcières. Un énorme rire éclata, suivit d'une réplique teintée d'ironie : « Des sorcières ? C'est un point de vue comme un autre. Nous ne sommes pas les 3 sœurs ; elles sont mortes ! ».
Sortant d'un coin sombre, Félix lévitait là, à quelques pas ; son poisson doré existait pour de vrai. Elle se jeta sur lui et l’enlaça. Les 3 sœurs étaient mortes d'épuisement, en se battant contre Yssac et Félix se faisait passer pour elles, à travers leurs voix, depuis. Il était là pour remettre en état ce qui avait été cassé, retisser les liens avec l'antre-mondes, mettre un terme à la folie d'Yssac et sauver le monde. Soit la cité demeurait endormie, comme si elle n'avait jamais existé et donc rien ne changeait, soit elle reprenait sa place en ce monde, comme si elle avait toujours été là et tout prenait alors un tournant très différent. Ceux qui auraient dû vivre ne naîtraient pas – dont Léna - et ceux qui n'étaient pas nés vivraient.
Seulement, Félix n'avait pas d'enveloppe physique à proprement parler et n'était qu'énergie ; sa magie avait donc besoin d'un corps - celui de Léna -, pour s'incarner durablement ici-bas. Mais, pour cela, il fallait qu'il meure et que la personne qui devait accueillir ses pouvoirs le mange.
Léna était dépassée ; pourquoi et pourquoi elle ?
Ceux qui étaient passés avant elle ne l'avaient pas pu, car ils n'avaient ni la conviction, ni la compassion, ni l'amour nécessaires. Ils voulaient le faire pour réussir là où les autres avaient échoué. Juste par manque d'humilité.
Félix demanda à Léna de saisir le couteau, sur l'autel et de le lui ficher en plein en cœur, que cela ne lui ferait pas mal. La fillette saisit la lame et serra son manche très fort dans ses deux poings. Le poisson se coucha sur de l'autel. La fillette tremblait de tout son être, pleurant toutes les larmes de son corps. Elle cria. Et puis tout ne fut plus que silence. La foule se rapprochait, prudente. A travers l’entrebâillement de la porte de l'église, on pouvait deviner une silhouette féminine à quatre pattes, comme un animal, s'échinant sur quelque chose de mort ; une jeune femme pâle, à la crinière blanche immaculée, vêtue de blanc et d'or. Celle-ci les dévisageait depuis la semi-pénombre.
« C'est une des 3 ; elle a tué la gamine », cria une vieille. La foule eut un mouvement de recul ; il y eut des cris. « Tuons-là », hurla une jeune servante. La foule fit mine d'avancer, furieuse. « Qui êtes-vous ? », lança un forgeron trapu qui s'était mis de lui-même en avant.
« Nous sommes Léna et nous avons tué les trois sœurs », cria la fillette qui semblait un peu plus âgée. Les gens se regardèrent, surpris. Et puis se furent des cris de joie, des danses, des accolades. La bête était morte.
« Arrêtez », leur intima Léna, qui se tenait maintenant face à eux, lévitant sous la nef, nimbée de lumière et tachée de sang. « Arrêtez ». Et, comme pour accompagner son ordre, une tempête rua dans l'enceinte, refoulant la masse humaine vers l'extérieur. Les portes claquèrent. Léna flottait au-dessus de la multitude.
« Nous n'avons pas le temps de vous expliquer » Le rideau de la nuit tombait déjà sur la vallée de la Dordogne. « Nous allons ramener Yssac à la vie ; mais pas ici. Yssac trônera à nouveau sous le soleil de Dieu et pour toujours ; mais elle devra changer. »
Léna, accrochée à la grosse croix de pierre qui coiffait le clocher, tend
ait son petit vif d'or vers le ciel et y fit éclore une grosse étoile.
Le paysage ondula, la terre trembla et Yssac et son promontoire rocheux s'arrachèrent péniblement au sol de France pour s'élever, doucement et lourdement, vers les cieux. Elle survola, un moment, les paysages limousins. Puis elle prit de l'altitude et de la vitesse. Depuis le sol, on entendait Léna hurler sa joie.
Certains dirent, plus tard, qu'ils avaient aperçu, la nuit du 25 au 26 décembre, au-dessus de Chaveroche et d'Eybrail, une drôle d'étoile filante ; une étoile filant à rebours, vers des cieux dégagés et calmes.


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