Imagine une ville monde ; un purgatoire vertical ; un béhémoth fait de béton et de néons, abritant en son ventre chaud 70 millions d'âmes en perdition. Une entité quasi organique, enfermée dans sa petite boule à neige de certitudes, comme coupée du monde réel ; hors du temps. Un petit trou noir douillet, mais austère, d'où rien ne s'échappe et vampirisant, consumant, inexorablement, ce qu'il reste de ressources à une planète à bout de souffle et d'humanité à une population désenchantée.
Imagine, les dernières machines crier lentement famine et les ultimes lumières électriques se dissiper péniblement dans une éternité de ténèbres ; notre souvenir voué, inexorablement, à la tombe.
Imagine les pénuries, la paupérisation, la déclassification, les émeutes, la répression et une hyper caste autoritariste, enfermée dans une Olympe de déni.
Imagine une oligarchie technocratique, hors sol, soutenue, pour maintenir l'ordre et le statu quo, par des supers (surhommes) et, parmi ces derniers, un enfant synthétique, le plus puissant des héros/hérauts de l'humanité, véritable dieu vivant, surpuissant.
Imagine une étendue urbaine infinie, séparée par un mur : d'un côté l'hyper-richesse et, de l'autre, l'hyper-pauvreté ; d'un côté l'hyper-technologie et, de l'autre, l'hyper-précarité.
Imagine la révolte d'un autre super, ancien compagnon d'arme du premier, devenu ennemi public numéro un.
Imagine la lutte d'un démon contre un enfant dieu, pour sa rédemption.
Imagine un croquemitaine, torturé et consumé par la rage, hanter une ville sans âme, en quête de justice. Un écorché vif, un enragé.
Imagine une purge.
Imagine Zion.
Dans la mythologie des comics, les superhéros luttent pour maintenir l'ordre établit et le statu quo ; les super-vilains sont le cheveux dans la soupe qui remet en question l'ordre des choses et par qui le chaos advient.
Un mois, c'est le temps qu'il aura fallu pour porter et accoucher de 30 pages de gribouilles en tout genre.
Un mois de saine fidélité, consacrée au carnet à esquisses.
Un parcours de vie de 30 jours, au fil du crayon.
Bois et charbon, pâte à papier et mine de plomb, il n'en faut pas plus pour créer un univers.
Vers l'infini et au delà...
Encore et toujours des gribouilles, à la volée. Couchées sur le papier, en vadrouille : au parc, au bar, dans les salles d'attente, etc.
Certaines seront retravaillées sur la table lumineuse ; d'autres non.
Pourquoi se remettre au dessin, maintenant ?
Grace à une estime de soi et une confiance retrouvées.
Il fut long le cheminement pour accepter, enfin, un travail imparfait, pour surmonter l'immense vide et désespoir nés du jugement d'un travail insatisfaisant et d'une tache jugée insurmontable.
Tout était question d'estime, de travail et de jugement personnel de soi. Un vrai parcours initiatique ; celui du changement.
Avoir ce petit grain de folie, cette confiance dans ce que l'on est et ce que l'on fait, suffisants pour croire en l'impossible.
"Fais ce que doit, advienne que pourra !"
Le principe de l'exercice est toujours de dessiner, encore et encore, tous les jours si possible ; n'importe quoi, pourvu que l'on noircisse du papier blanc à un rythme régulier et soutenu et que l'on applique les bonnes méthodes.
Les bonnes méthodes, on les apprend en cours de dessin. Mais ça, c'est pour plus tard, en ce qui me concerne. La vie m'écartant, provisoirement, de la planche à dessin.
Ci-dessous, étude d'homme termite pour un vrai faux conte amérindien de ma composition.
Le dessin, ce n'est pas comme le vélo ; on perd rapidement la main et, à force de travail, j'ai le sentiment de retrouver, doucement, de la dextérité. Enjoy !
Quelques structures de têtes humaines et têtes d'animaux.
Clin d'œil à l'univers de Tim Burton.
Sleepy Hollow tree |
Un peu de gothique.
Depuis peu, j'ai quasiment toujours, avec moi, un petit carnet à spirales, à feuilles blanches et un critérium ; ce qui me permet d'écrire et de gribouiller, un peu partout et dès que l'occasion se présente.
Même si le résultat est moche, brouillon et tout pourrit, l'essentiel, dans cette activité, n'est pas de faire du beau, mais - comme pour ce qui est de l'écriture - de faire travailler le cerveau et la main et de maintenir vivant le fait de dessiner (ou d'écrire), tous les jours.
Gribouillez, raturez, mais faites le le plus souvent possible.
Quelques gribouilles pas franchement badasses (dur de se remettre au dessin après toutes ces années d'inactivité) :
Mon fils (6 ans) adore emprunter mes carnets, lors de nos sorties.
Il n'est jamais trop tôt pour s'y mettre. Jamais.
Illustrations effectuées dans le cadre de la chasse au trésor, suite.
Les deux dessins suivants viennent embellir une lettre, de 3 pages, destinée à poser le cadre de l'activité de loisir et édicter quelques règles.
Jack Rakham, ornant traditionnellement l'étendard des pirates.
Tête d'idole rapidement encrée et, donc, non finalisée (structure à effectuer).
Petit hommage à Cthulhu |
Premier brouillon. |