Construire un personnage - le squelette en fil de fer

Posted by kraven On vendredi 29 novembre 2013 0 commentaires

Tout dessin de personnage réaliste, ou semi-réaliste, bien proportionné et expressif, pour être réussit et vivant, doit être construit sur la base d'un squelette en bâtons/fil de fer. Dans le monde de l'animation/dessin animé, on appelle cette structure un squelette d'animation.
Cette méthode permet de bien marquer les segments des articulations et de mieux respecter les proportions, voir de les déformer.

La constitution du squelette en fil de fer/bâtons 
est semblable à celle des mannequins articulés en bois.

  

Tout le monde a les capacités requises pour dessiner des personnages en bâtons. Ca tombe bien, parce que construire un dessin sur la base d'une silhouette/squelette en fil de fer c'est l'un des moyens les plus efficaces et les plus simples, pour bien camper un personnage et lui donner le mouvement et la position souhaités.
 Les lignes directrices/lignes squelette vous permettront de répartir, plus tard, vos parties charnues (masses), sous la forme de figures géométriques simplifiées (triangles, cylindres, sphères, etc).
 
 Silhouette intermédiaire entre la structure en fil de fer (moitié droite du dessin)
et la répartition des masses sous formes géométriques simples (moitié gauche du dessin).
 

Prenez garde à respecter les bonnes proportions (sujet d'un prochain article) et à ce que votre personnage soit en équilibre, bien campé, naturel et souple.

Modèle de canon à huit têtes de haut. 
 

Je débute systématiquement par esquisser le sol, en une fine ligne ; puis la ligne d'action/de force du personnage (sujet d'un futur article). Je construit la colonne vertébrale, seul segment du squelette qui soit totalement articulé et courbe - les autres segments (avant bras, cuisses, etc) étant rigides et liés entre eux par des articulations (coudes, genoux, etc) - que je prolonge jusqu'au niveau du sol et je lui joint ensuite la tête.

Je rajoute ensuite les ceintures pelviennes (bassin) et scapulaire (omoplates), plus ou moins à angle droit avec la colonne vertébrale, en tenant compte de la courbure de celle-ci ; ni trop haut, ni trop bas. Etape très importante, car c'est la position que l'on donnera à la ligne des épaules par rapport à celle du bassin, et inversement, qui va grandement déterminer l’expression de la pose que vous donnerez à votre personnage, ainsi que la disposition de tous vos autres segments (bras, jambes, etc).

 
Je rattache ensuite les membres, sans oublier de marquer les points d'articulation (coudes, épaules, hanches, genoux) par de petits ronds.
 
De profil, la colonne vertébrale forme un double "S" lorsque le personnage se tient droit
et un "C" lorsque celui-ci se penche en avant.



Je termine le squelette en remplissant les zones des hanches et du buste avec un ovale, afin de donner au corps plus de volume et de consistance.

 
Entrainez vous sans relâche à dessiner des dizaines et des dizaines de bonhommes en bâtons, dans toutes les positions possibles et imaginables, jusqu'à ce que vous sachiez les représenter sous toutes les coutures et les triturer dans toutes les directions. Vous devez assimiler cette technique jusqu'au point où l'exercice deviendra automatique et aisé. 

Le b.a.-ba : structurer ses dessins (2)

Posted by kraven On mercredi 27 novembre 2013 0 commentaires

Le b.a.-ba., comme nous l'avons déjà vu, c'est de savoir bien observer ; c'est aussi de savoir appréhender et restituer, dans ses bonnes proportions, son sujet et capter et restituer ses mouvements, ses caractéristiques et lui donner du relief.

Comme vu précédemment, nous allons systématiquement décomposer nos sujets en autant de formes géométriques simples (principalement des sphères, des cubes et des cylindres) - bien connues de tous et pouvant donc facilement être représentées par le néophyte - que nécessaire.

Commencez par les parties les plus volumineuses (corps, tête, etc).


Allez ensuite de l'ensemble vers les détails majeurs ( Cuisses, jambes, oreilles, etc).


Ajoutez les détails mineurs (yeux, bouche, nez, extrémités, etc).


Surtout, ne perdez jamais de vue l'ensemble de votre dessin et ses proportions.

Si vous débutez à partir de zéro, commencez par reproduire des objets simples (vases, outils, etc) et n'hésitez pas à recommencer votre dessin autant de fois que nécessaire pour qu'il finisse par être relativement fidèle à son modèle.


Ouvrages techniques

Posted by kraven On mardi 26 novembre 2013 0 commentaires

Nul besoin d'accumuler les ouvrages techniques et de dépenser, par ce biais, des fortunes pour apprendre l'art du bédéka ; une poignée de livres de référence, triés sur le volet, devraient suffire.

Personnellement je travaille sur la base de trois ouvrages. L'indispensable "l'art de la BD" tome 1, "du scénario à la réalisation" et tome 2 "la technique du dessin", par Bernard Duc (éditions "Glénat") et "le grand livre de l'Anatomie artistique", par G. Cilvardi (éditions "De Vecchi - Il Castello").


"L'art de la BD" de Duc va à l'essentiel et vous permettra d'apprendre à : choisir un sujet, créer un personnage, écrire et découper un scénario, faire un story-board, faire et enchainer des plans, attaquer un angle de vue, créer une atmosphère, donner du mouvement, conduire un récit, créer des coups de théâtre, réaliser des dialogues, choisir votre matériel, faire des croquis, lettrer, encrer, coloriser, etc.

 


 "Le grand livre de l'Anatomie artistique" de Cilvardi est un bon complément pour qui veut approfondir ses notions d'anatomie artistique.


J'ai complété ces ouvrages techniques de base avec "comment dessiner les comics – la méthode Marvel", de John Buscema (dessinateur) et Stan Lee (scénariste et co-créateur de la plupart des personnages Marvel) et l'indispensable, pour qui désir apprendre à dessiner ses personnage dans toutes les positions et situations possibles, "Dessiner l'anatomie dans les comics" de Christophe Hart.


Au menu de "comment dessiner les comics – la méthode Marvel" : les outils, le secret des formes, la perspective, la construction du personnage, comment rendre une figure dynamique à la Marvel, ce qu’est un raccourci, la composition, dessiner et concevoir une page et une couverture de “comicbook”, et la concevoir, l’encrage, etc.


 
"Dessiner l'anatomie dans les comics", ou l'art de dessiner le corps humain dans toutes ses attitudes et ses détails et tous les types de personnages de comics dans toutes les situations possibles. Complément indispensable aux livres d'anatomie dont les figures sont généralement trop figées.


 

3 formes de traits

Posted by kraven On dimanche 24 novembre 2013 0 commentaires

Dans le domaine du dessin d'art, vous rencontrerez principalement 3 formes différentes de traits :

- le trait de contour/silhouette, constitue les contours d'un objet/sujet ; il nous permet de juger de sa proportion par rapport à un autre objet/sujet et de sa nature.

- le trait de structure, nous permet préciser la nature de l'objet/sujet et de représenter son volume et sa perspective, ainsi que ses ombres.

 

- le trait de texture, donne de la matière et ses détails à l'objet/sujet.

Quelques exemples de textures minérales et végétales :

 
 

Voici une méthode simple qui vous permettra d'observer et, donc, de retranscrire plus facilement en 2D, sur papier donc, un modèle en 3D (modèle humain, paysage, objet, etc).

Si l'on a deux yeux, positionnés l'un à côté de l'autre sur notre face et non sur les côtés et éloignés l'un de l'autre - comme dans le cas du chien ou du cheval, par exemple - ce n'est pas par hasard. Chaque œil, placé l'un près de l'autre, a une vision très légèrement décalée par rapport à l'autre et c'est ces deux visions très légèrement différentes, une fois combinées par notre cerveau, qui nous donnent la faculté d'apprécier les distances et de voir en 3D.

Pour pouvoir pratiquer la méthode, il vous faut déterminer quel est votre œil directeur. Alignez votre pouce, bras tendu vers l'avant, devant votre visage, avec un objet situé au loin (arbre, poteau, etc) en gardant les deux yeux ouverts. Fermez alternativement un œil en gardant l'autre ouvert. L'œil qui reste aligné avec votre pouce et l'objet visé est votre œil directeur.

Si votre œil resté ouvert n'est pas aligné avec votre pouce et l'objet visé,
 c'est qu'il n'est pas votre œil directeur.


 Si vous être dans la situation exposée ci-dessous,
alors vous avez trouvé votre œil directeur.
 

Attention toutefois, un faible pourcentage de personnes ne parvient pas à déterminer quel est son œil directeur ; probablement parce qu'aucun de leurs deux yeux n'a d'ascendance sur l'autre dans cette fonction.

Donc, fermez un œil et gardez votre œil directeur ouvert (celui qui vous sert à viser) durant toute l'opération ; effectuez votre croquis, ou votre dessin de cette manière.

Moins sollicité et saturé d'informations, votre cerveau sera alors à même de mieux gérer le travail de retranscription en 2D, sur un support en 2D, d'un monde en 3D. Tandis que les proportions et les contours des objets vous apparaitront plus nets et que votre attention sera plus centrée sur votre modèle, du fait que votre champ de vision plus réduit englobera donc quasi exclusivement votre modèle.

Le b.a.-ba : structurer ses dessins (1)

Posted by kraven On mercredi 20 novembre 2013 0 commentaires

Nous avons tous été des débutants. Certains commencent par copier laborieusement leurs maîtres, sans vraiment comprendre ce qu'ils dessinent, ni appréhender la méthode qui a permis à l'auteur  de parvenir à ses fins ;  adoptant un style qui n'est pas le leur et dont il leur faudra bien un jour se débarrasser. Il est pourtant plus rapide et efficace, pour apprendre à dessiner, de travailler d'après nature - ou, au pire, d'après photo - sur les bases d'une méthode académique.

Savoir dessiner c'est savoir observer et savoir prendre le temps d'observer.

Dès que l'occasion se présente - le plus souvent et régulièrement possible - observez votre environnement et efforcez vous de simplifier mentalement ce que vous voyez (objets, animaux, etc) en trois dimensions en deux dimensions, via des formes simples tels que des ellipses, des cercles et des triangles que vous pourrez combiner pour former des carrés, des rectangles, ou des trapèzes. Vous pourrez faire se chevaucher, ou pas, ces figures.
Nul besoin de papier et d'un crayon pour cela ; apprendre à dessiner passe avant tout et surtout par l'observation et par la réflexion et l'analyse de ce que vous voyez. Plus vous apprendrez à réfléchir à votre dessin avant de l'effectuer et à décomposer et structurer rapidement ce dernier en une multitude de forme simples et plus vos œuvres seront bien construites et plus vous progresserez et dessinerez rapidement.

Très simple avec les illustrations de personnages humoristiques, tout en rondeurs...
 

 le travail se complexifie avec les illustrations réalistes, plus détaillées et complexes,
nécessitant donc plus de formes et de variétés de formes.

 


Commencez par faire simple, puis faites évoluer vos structures avec le temps et votre expérience acquise vers des structures composées par des formes simples plus nombreuses ; ainsi vous verrez peu à peu évoluer la qualité de vos structures, bases solide de vos compositions.

Une fois que vous maitriserez cette technique de construction de vos dessins en deux dimensions, vous pourrez la faire évoluer en structurant vos travaux en 3 dimensions, via des formes plus variées et complexes, telles que : ellipses, cercles et triangles, mais aussi - en 3D - sphères, cubes, cylindres, cônes, tores et prismes (cubes, parallélépipèdes, prismes triangulaires, etc).

 
Exercez vous au moins deux ou trois fois par semaine, durant au moins un quart d'heure-vingt minutes par séance, à partir d'images et de photos - pas trop complexes à reproduire - que vous tenterez de restituer de mémoire sur des demi feuilles A4 - une dizaine - sur lesquelles vous aurez préalablement dessiné un cadre aux proportions approximatives de l'original, en moins d'une minute, dans leurs formes globales les plus simples (cercles, carrés, etc), après les avoir observé moins d'une minute et sans tricher (sans regarder l'original).
Ne cherchez surtout pas reproduire les détails, ni à faire un joli dessin ; cet exercice est uniquement destiné à vous forcer à simplifier vos dessins et à exercer votre mémoire visuelle.

Petit compte rendu d'exercices personnels, en guise d'exemples :

 



Armez vous de patience, persévérez et, au bout du compte, de mois en mois, vous progresserez sur la voie du bédéka.